21/10/2020

Transition vers le collégial : quand la COVID s’en mêle

Le passage du secondaire au collégial peut être particulièrement difficile pour celles et ceux qui présentent un trouble déficitaire de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH), un trouble de santé mentale, un trouble d’apprentissage ou autres. Et la pandémie n’arrange pas les choses!

Selon une étude en cours dirigée par Simon Larose, professeur et chercheur au Département d’études sur l’enseignement et l’apprentissage de la Faculté d’éducation de l’Université Laval, 38 % des étudiantes et étudiants ont affirmé avoir passé plus de temps à jouer à des jeux vidéo et 12% ont rapporté avoir consommé plus d’alcool ou de drogues depuis le début de la crise sanitaire. Le stress est particulièrement prévalent dans la région de Montréal et dans les programmes d’études liés à la santé. De plus, contrairement à ce qu’a rapporté une étude internationale, les filles semblent être les plus affectées par la situation.

À l’automne 2019, en collaboration avec le Centre Collégial de Soutien à l’Intégration (CCSI), et grâce au financement du Fonds de recherche du Québec-Société et Culture et du ministère de l’Éducation du Québec, Simon Larose et son équipe ont entrepris de comparer le processus d’adaptation de la population étudiante en situation de handicap avec celle des autres étudiantes et étudiants. « Puis la variable COVID est arrivée, raconte-t-il. On a alors adapté le projet pour y inclure des questions sur les effets de la pandémie ».

Au printemps 2020, 1465 jeunes provenant de 10 cégeps ont ainsi répondu à un questionnaire qui permet d’évaluer l’exposition directe et indirecte à la COVID-19, les perceptions de menace et de pertes face à la pandémie ainsi que la gestion du stress.

En temps de pandémie, la transition vers le collégial semble être encore plus difficile pour les étudiantes et étudiants en situation de handicap malgré les efforts déployés dans les collèges pour fournir les services adaptés en présence ou les rendre disponibles en ligne. Par ailleurs, « selon les premières analyses, l’apprentissage à distance exacerberait les symptômes d’anxiété. De plus, les personnes anxieuses sont plus nombreuses à passer un test de dépistage de la COVID-19, même si elles n’y sont pas plus exposées que leurs pairs », note le chercheur.

Simon Larose et son équipe veulent continuer de documenter le stress vécu lors du passage du secondaire vers le collégial, avant et après la pandémie, particulièrement pour les étudiantes et les étudiants qui sont en situation de handicap. « Nous voulons établir des profils de risques et mesurer les conséquences du confinement sur les services adaptés, dans le but d’ajuster l’offre en ligne ».

Au printemps, les chercheurs prévoient tenir des groupes de discussion – si la situation sanitaire le permet – avec des étudiantes et étudiants en situation de handicap. « Je crois qu’il est important de déterminer les barrières et les facilitateurs pour les jeunes et le personnel des services adaptés, en temps normal et lors de situations comme celle provoquée par la COVID », explique Simon Larose. Ce dernier aimerait d’ailleurs continuer de suivre cette population étudiante lors de sa transition vers l’université.


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