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Dans son plus récent avis, Le bien-être de l’enfant à l’école : faisons nos devoirs, le Conseil supérieur de l’éducation s’est penché sur les facteurs qui influencent le bien-être et la santé mentale des enfants du préscolaire et du primaire. Il y décrit, notamment, la situation et les besoins des enfants ainsi que les leviers dont les milieux scolaires disposent pour leur permettre de grandir, d’apprendre et de s’épanouir dans un environnement bienveillant et pour la vie durant.
En temps normal, la vie scolaire génère déjà son lot de stress : pression de performance, évaluations, devoirs, nombreuses règles de vie, conflits ou intimidation dans la cour d’école, etc. La crise sanitaire engendrée par la COVID-19 s’ajoute à ces sources de stress et fragilise les enfants. Il faut se rappeler que ceux-ci ne réagissent pas tous de la même manière et que certains éprouveront de la difficulté à exprimer correctement leurs émotions. Les enfants ont besoin d’extérioriser leurs inquiétudes, leur peine, leur découragement, leurs frustrations ou encore leur colère. Une attention particulière doit alors être portée à la manière dont les adultes interviennent dans ces situations. Une psychologue témoignait au Conseil que lorsqu’un enfant a de la difficulté à additionner, on le lui enseigne, alors que lorsqu’il a de la difficulté à exprimer ses émotions, on le punit.
La gestion des comportements, réalisée de manière éducative et bienveillante, est l’occasion de soutenir l’enfant dans son développement social et émotionnel. Dans le contexte actuel, les règles de vie se multiplient en classe, au service de garde et à la récréation. Elles sont certes utiles et nécessaires pour que les enfants se sentent en sécurité, sachent comment se comporter et connaissent les limites de ce qui est permis. Le Conseil rappelle que des principes de base doivent cependant en guider l’élaboration : des règles peu nombreuses, formulées clairement, établies ou à tout le moins discutées avec les enfants et dont l’application est soutenue par une approche positive et éducative. Pour leur part, les enfants et les parents consultés dans le cadre de l’avis, avant la pandémie, réclamaient moins de règles et estimaient déjà excessives certaines d’entre elles. Étant donné les bouleversements vécus à l’école en ce moment, la vigilance est requise pour bien interpréter les comportements des enfants et prévenir les potentielles dérives.
Par ailleurs, le moment est aussi tout indiqué pour offrir aux enfants des occasions d’acquérir des compétences sociales et émotionnelles. Ces compétences fournissent des outils qui leur permettent de se protéger, de s’affirmer et de gérer leurs émotions. Quant aux adultes, ces compétences constituent la base d’une intervention bienveillante et représentent, pour eux aussi, un facteur de protection pour le bien-être à l’école.
Le Conseil considère donc important d’agir sur le développement des compétences sociales et émotionnelles des enfants et du personnel qui en prend soin. Le bien-être de l’enfant doit toujours être préservé et ce dernier doit pouvoir compter, en toutes circonstances et en particulier dans la présente situation de crise et de tensions, sur le soutien d’un adulte bienveillant.