27/05/2024

Diversifier les stages de formation pour répondre aux besoins différenciés des futures enseignantes et enseignants

Le Conseil supérieur de l’éducation a publié un article dans l’édition du printemps du périodique Apprendre et enseigner aujourd’hui. Celui-ci porte sur la concordance entre les besoins de formation en enseignement et les voies de formation existantes, incluant les stages et la formation pratique.

En effet, dans son dernier Rapport sur l’état et les besoins de l’éducation (REBE), le Conseil a mis en lumière les trois grands groupes de personnes aspirent à l’enseignement au Québec : celles qui en font leur premier choix de carrière, celles qui en font un second choix de carrière et celles qui ont reçu une formation hors du Canada. Les stages qui leur sont offerts à l’heure actuelle ne permettent pas la reconnaissance des acquis et des compétences des personnes en reconversion de carrière et n’offrent pas systématiquement un accompagnement adéquat aux personnes formées hors du Canada.

Les travaux du REBE offrent un portrait de la diversité retrouvée parmi les personnes aspirant à l’enseignement et les différences dans les besoins de formation exprimés, particulièrement en ce qui concerne la formation pratique.

En somme, le REBE met en évidence un certain manque d’adéquation entre les besoins de formation pratique et les voies de formation :

  • Dans le cas du baccalauréat en éducation, quelle que soit sa spécialité, les stages non rémunérés contribuent à la précarité financière étudiante.
  • En dépit du nombre important de personnes adultes qui commencent une seconde carrière en enseignement sans brevet, aucune formation n’est fondée sur les principes de l’andragogie.
  • Les personnes formées hors du Canada ne reçoivent pas systématiquement l’accueil nécessaire à leur compréhension et à leur intégration des manières d’enseigner qu’on leur demande d’adopter et qui sont très éloignées de ce qu’elles ont connu.

Recommandations du Conseil

Pour répondre aux besoins révélés par l’état des lieux réalisé, le Conseil a formulé quatre orientations, qui se déclinent en 16 recommandations, dont plusieurs concernent les stages et la formation pratique.

Concernant le baccalauréat, le Conseil en recommande une évaluation en profondeur par un comité indépendant, notamment afin d’examiner la possibilité de transformer la quatrième année en internat rémunéré. Les étudiantes et les étudiants termineraient ainsi leur formation en travaillant dans les écoles, tout en demeurant supervisés.

Concernant les adultes en reconversion de carrière, le Conseil recommande l’instauration d’une « résidence de qualification pour l’enseignement », un modèle de formation en milieu de travail accompagné de cours conçus pour compléter l’apprentissage pratique. De plus, le Conseil recommande de rendre plus accessible la reconnaissance des acquis et des compétences pour les personnes en mesure de les démontrer. Ceci ne représente pas un raccourci de formation, mais plutôt une image juste des compétences et connaissances maîtrisées, sans égard aux circonstances de leur acquisition.

Le Conseil recommande également que les milieux de stage qui accueillent les enseignantes et les enseignants formés hors du Canada prennent des mesures pour répondre à leurs besoins, afin de réussir leur transition vers l’enseignement dans le système scolaire québécois.

Pour assurer la cohérence et la qualité des différentes voies vers la profession enseignante, le Conseil rappelle l’importance du Référentiel de compétences professionnelles de la profession enseignante. Chaque apprenante et apprenant devrait pouvoir situer sa maîtrise des compétences en élaborant un portfolio fondé sur ledit référentiel, quelle que soit la voie de formation suivie. En particulier, les compétences qui se rapportent à la collaboration avec l’équipe-école, la famille et la communauté ne peuvent être développées qu’au cours de stages qui permettent réellement de s’intégrer dans le milieu de travail et d’apprentissage. Le référentiel représente également un excellent fondement pour la reconnaissance des acquis et des compétences.

Répondre à la diversité des besoins

Le Conseil estime que plusieurs voies de formation peuvent cohabiter et mener au brevet d’enseignement, à condition de maintenir un haut niveau de qualité. Il affirme également que la reconnaissance des acquis et des compétences est préférable à la création de programmes courts qui ne s’adaptent pas aux besoins réels de formation, en fonction du cheminement de chaque apprenante et apprenant.


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