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Parmi les mesures prises par le gouvernement du Québec pour endiguer la propagation de la COVID-19 au printemps 2020, la fermeture des écoles et l’annulation des examens de fin d’année sont de celles qui bouleversent le plus les habitudes et les attentes. Les parents et les élèves déjà inquiets se demandent maintenant comment, sans notes aux examens finaux, pourra-t-on évaluer les apprentissages? Le Conseil supérieur de l’éducation s’est penché sur la question de l’évaluation dans son Rapport sur l’état et les besoins de l’éducation 2018 intitulé Évaluer pour que ça compte vraiment et propose des pistes de solution.
L’évaluation des apprentissages poursuit deux objectifs : soutenir les apprentissages et certifier les acquis. La certification des acquis se fait surtout en fin d’année et cause le plus d’inquiétudes dans le contexte de l’annulation des examens du Ministère. Toutefois, les examens ne représentent qu’une manière parmi d’autres d’évaluer et de certifier les apprentissages et compétences. La Politique d’évaluation des apprentissages (PEA) du ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur stipule déjà que l’évaluation des compétences doit respecter les principes de l’évaluation critérielle, c’est-à-dire comparer l’apprentissage de chaque élève à des critères de réussite définis. Comme le rappelle le rapport du Conseil, il n’est donc pas requis de comparer chaque élève à la moyenne de son groupe pour évaluer son apprentissage comme les examens le permettent. Selon la PEA, même l’évaluation aux fins de sanction des études est critérielle et individuelle. Le cadre actuel régissant l’évaluation contient donc tous les outils nécessaires pour permettre au personnel enseignant d’exercer son jugement professionnel pour l’évaluation de fin d’année.
Les enseignantes et enseignants développent dès leur formation leur capacité à détecter les forces et les faiblesses des élèves durant les situations d’apprentissage. L’évaluation fait partie du référentiel de compétences de la profession enseignante, incluant notamment l’établissement d’« un bilan des acquis afin de porter un jugement sur le degré d’acquisition des compétences » et la communication claire et explicite aux parents et aux élèves des résultats, en fonction de ce qui est attendu. Le personnel enseignant utilisera donc toutes les traces recueillies en cours d’année (examens, présentations orales, travaux ou autres) ainsi que les interactions avec les élèves pour évaluer la progression des apprentissages de chacune et chacun d’entre eux, tout en tenant compte des circonstances particulières ayant pu survenir dans la vie des élèves (maladies, séparation des parents, deuils, etc.).
La société québécoise peut donc faire confiance au professionnalisme de son personnel enseignant : malgré les circonstances difficiles imposées par la lutte contre la pandémie de COVID-19, les parents auront l’heure juste sur la progression des apprentissages de leurs enfants. De leur côté, les enseignantes et enseignants trouveront une occasion de mettre en valeur leurs compétences et d’approfondir leur expérience en matière d’évaluation, ce qui bénéficiera à leur pratique dans les années à venir.